Au secours, un ado est à la maison

Ingi Amr Dimanche 24 Janvier 2021-14:53:42 Chronique et Analyse

L'adolescence est souvent une période compliquée pour l'enfant et aussi pour les parents. Il s'agit du passage de l'enfance vers l'âge adulte, mais cet âge difficile suscite beaucoup d'interrogations et parfois une certaine appréhension chez les parents.

Comment réagir quand votre ado devient rebelle ? Où poser des limites ? Faut-il privilégier le dialogue ou la discipline ? Quelles solutions pour sortir de l'impasse ? Voici quelques grandes lignes pour comprendre et mieux agir.

La crise d'ado est avant tout un phénomène naturel : la métamorphose physique et psychologique de votre enfant, entre 13 et 18 ans, est l'un des bouleversements majeurs de l'adolescence.

Claquages de portes, haussements de voix, punitions, rapports de force, négociations permanentes, remises en question de l’autorité, … La vie parents-ado est plus ou moins conflictuelle.
certains parents se sentent vite dépassés et impuissants face à leur adolescent. Comment agir ? Que dire ? Comment procéder pour se faire obéir de son adolescent ? Quelles limites doit-on lui poser ?

Il faut être conscient qu'une fois son enfant s'approche des douze ans, ce petit ange qui faisait des câlins et pouvait être obéissant va disparaître. L’adolescent éprouve le besoin de remettre en question l’autorité parentale.

L’adolescence est une période de construction de soi, d’une nouvelle identité qui commence à naître. Votre ado n’est plus l’enfant d’avant. Il questionne systématiquement les règles qu’on lui inculque depuis l’enfance et se demande si elles ont toujours lieu d’être appliquées.

Le fait de vous désobéir ou vous frustrer c’est un moyen de vous tester et de connaître les limites à ne pas franchir. Il faut savoir quelle tactique adopter lorsque l'ado enfreint une ou plusieurs règles ? Faut-il faire preuve de plus de sévérité ou au contraire, être plus à l’écoute ? Ce n'est pas facile.

Il est indispensable d’expliquer à l'ado les limites qu’on lui impose. Si votre adolescent continue à transgresser impunément les règles fixées. N’abdiquez surtout pas.
La punition est nécessaire, mais faut-il encore qu’elle soit bien réfléchie et non prise sur le coup de la colère. Quelles punitions s’avèrent alors les plus efficaces et acceptées par l’adolescent ?

Comment punir un ado est une question difficile. Il ne s'agit plus de ce petit qui ira s'asseoir seul dans le coin ou qui sera privé de friandises. Les punitions doivent être efficaces pour se faire entendre de l’adolescent. Il peut réparer la faute qu’il a commise, effectuer des tâches dans la maison ou être encore privé d’activités comme tout ce qui concerne les écrans.

Certains parents auront beau tout essayer avec leur adolescent, le dialogue est rompu. L'adolescent est difficile, voire ingérable. Impossible d’avoir une quelconque forme d’autorité sur lui et cela ne peut plus durer. Quand les parents sont dépassés ou fragilisés par leur adolescent, ils peuvent très bien se faire aider par un membre de la famille comme un oncle, une tante, ou les grands-parents. Autre solution, les parents peuvent aller consulter un pédopsychiatre sans l’adolescent et lui demander des conseils.

Comment bien gérer l'adolescence?

Fixer des limites claires

Les adolescents ont besoin de faire réagir leurs parents pour leur faire partager leurs moments difficiles, mais aussi pour les enquiquiner. En les provoquant, ils vérifient qu'ils tiennent encore vraiment à lui.
Mais C'est à vous de définir les paroles et les actes qui vous paraissent inacceptables.

L'écouter tout en restant ferme

Il est nécessaire d'interdire certains comportements et de s'y tenir, de défendre une position de façon ferme et cohérente. Toutefois, rester ferme ne doit pas vous empêcher d'être à l'écoute de votre ado. Ecouter ses arguments ne signifie pas nécessairement dire oui.

Renoncer à être parfait

Bien gérer la crise d'adolescence, c'est aussi reconnaître que l'on a le droit d'être démuni, de ne pas avoir la conduite juste. Françoise Rougeul, psychanalyste et thérapeute familiale, rassure : « Etre des parents parfaits, c'est presque impossible à faire. Ce serait même dramatique. Si vous avez une image claire et préconçue de ce qu'est votre rôle, alors vous serez trop stricts, en dehors des réalités. Les parents font des erreurs d'adaptation et dans ce cas, mieux vaut l'avouer à votre ado. On peut très bien lui dire "écoute, on fait ce qu'on peut, on ne comprend pas tout, mais on essaie ».

Lui montrer votre amour

Les adolescents traversent une période difficile et ont besoin de votre attention et de votre soutien. Le fait que c'est un âge difficile et que votre enfant grandit ne veut point dire de cesser de lui montrer votre amour.

Se rappeler que c'est une passade

Pour la grande partie des ados, la crise d'adolescence se passe bien. Gardez en mémoire que cette phase va se résoudre rapidement et n'imaginez pas le pire.

Rester patient

L'adolescent est expert en demandes contradictoires, il faut s'occuper de lui sans le surveiller, le comprendre mais respecter son mystère... c'est une mission impossible ! Ce que les parents peuvent faire, tout en essayant de comprendre et de s'adapter, c'est d'avoir la patience.

Mieux communiquer

Lors du passage à l'adolescence, les enfants sont confrontés à de nombreux changements. Ils s'affirment, se construisent, testent les limites, et sont en quête de découvertes. De leur côté, les parents, prenant alors conscience que leur « bébé » devient adulte, ils posent un regard différent sur lui.

Cette période de transition peut parfois être vécue difficilement. Les jeunes ont tendance à provoquer, à se rebeller, à s'enfermer dans leur chambre en claquant les portes, tandis que les parents cherchent à asseoir leur autorité pour se faire respecter, mais chacun se sent finalement démuni. Pour faciliter la communication, il faut mieux comprendre son ado. Voici quelques conseils pour désamorcer les situations les plus conflictuelles.

1 - Préserver des espaces

En situation de conflit, certains parents, se sentant désarmés, ont tendance à éviter de discuter et à fuir le problème. Ne pas réagir immédiatement peut être effectivement une bonne solution : cela laisse le temps de respirer, de réfléchir et d'empirer la situation. Mais il est primordial de revenir, un peu plus tard, sur ce qui s'est produit. Il y aura alors de fortes chances pour le contexte soit un peu plus favorable et que chacun puisse s'entendre.

2 - La cohérence parentale

Les parents ne doivent parler que d'une voix. Ne laissez pas votre adolescent imaginer que l'un des parents dit vrai et que l'autre dit faux, car cela crée de l'insécurité. En cas de désaccords, il est essentiel que les échanges entre parents se fassent en dehors de la présence de l'ado.

3 - Le « non », non négociable

S'il y a des phases de négociations qui permettent d'apprendre à s'écouter, échanger pour prendre ensemble des décisions, il faut néanmoins tenir lorsque cela est nécessaire, notamment lorsque la situation semble représenter un danger pour l'ado. Il fautaccepter d'avoir un échange un peu plus dur avec son ado, sans aucune étape de négociation possible. Dans ce cas, le parent peut dire à son ado, « C'est non, et quand bien même tu me donnerais des arguments, je peux t'expliquer pourquoi je dis non. En revanche, je ne reviendrai pas sur cette décision ».

4 - Encourager

Alors que les relations parents-ado sont conflictuelles, il arrive que l'ado vous surprenne : il vous propose spontanément son aide à la maison ou fait preuve de maturité. Si votre ado fait des efforts, il faut lui montrer que vous avez apprécié sa démarche.

5 - Communiquer

Il est essentiel de continuer à entretenir un lien avec son ado, même si celui-ci ne semble pas ouvert à la discussion. Tout en respectant son intimité, toquez à sa porte pour lui souhaiter une bonne nuit. S'il rentre de l'école demandez-lui comment s'est passée sa journée. Il faut donner de petites phrases, qui disent « Je sais que tu es là, je suis content que tu sois rentré, et si tu as besoin d’une chose, je suis disponible ».

Mon ado est tout le temps fatigué

Un grand nombre d'adolescents scolarisés se disent fatigués et en perte d’activité physique et intellectuelle.

Pourtant, ces mêmes adolescents épuisés peuvent retrouver de l’énergie à l’occasion d’un événement qui les motive. En fait, la quantité de travail, les rythmes scolaires,la vie urbaine absorbent une grande part des forces de l'adolescent. Pour l’aider à tenir, il ne suffit pas de mener la guerre contre son refus de se coucher plus tôt et contre tous les écrans.

Quand le repos ne fait pas disparaître la fatigue de l'ado, il faut envisager que cette fatigue relève de la pathologie. Cette fatigue signifie toujours quelque chose.

La fatigue de votre ado peut traduire d’abord un sentiment très délétère sur la vitalité : la frustration. Provoquant une image dégradée de lui-même, la frustration peut conduire l’adolescent à l’inertie : « puisque je ne peux pas avoir ce que je veux, autant ne pas faire ». Mais l’inactivité produit de la “mauvaise“ fatigue. Le vide absorbe l’énergie comme le trou noir absorbe la lumière. Et on l’entendra dire : « J’en ai marre, tout me gonfle… j’arrive pas à m’endormir… en classe, je suis crevé, je dors à moitié… », et opposer une passivité tenace à la moindre injonction. On le voit ainsi se rendre incapable d’intégrer le réel.

L’état de fatigue de l'ado lui fait alors comme une protection qui le sépare du monde qui lui fait peur. L’amener à les identifier, les exprimer sans honte est essentiel. Assurez-le de votre compréhension.

Le stress est une réaction naturelle, réponse de l’organisme aux contraintes et aux pressions de l’environnement. Pas bien difficile d’identifier ces pressions qui n’épargnent pas l’adolescence et s’ajoutent aux bouleversements physiques et psychiques propres à cet âge de la vie, contribuant largement à la fatigue : une vie familiale souvent troublée ; le climat à l’école ; le matraquage médiatique sur les conflits et menaces de notre monde, renforçant le sentiment d’impuissance et encourageant peu le désir de grandir ; des adultes eux-mêmes déstabilisés. Les effets du stress relèvent d’un état dépressif, qui se manifeste par les symptômes d’une fatigue chronique. L’anxiété et ses troubles du sommeil, est la cause première de la fatigue des adolescents.
L’alimentation joue un rôle important sur la fatigue. On connaît chez les adolescentes les ravages du diktat de la minceur. Il est évident que, insuffisante, déséquilibrée, elle crée des troubles de l’énergie. Ne laissez pas le temps à ces troubles de s’organiser en pathologie : intervenez vite.

Les bons gestes conjuguent écoute bienveillante, mais ferme, et sollicitation d’aides médicales. Mais aussi, le plus possible, des règles de vie équilibrée pour toute la maison, offrant un environnement rassurant.

Des phrases que les ados ne veulent pas entendre

Les ados en ont marre d'entendre à longueur de journée les mêmes phrases que ce soit par leurs parents, leurs frères et soeurs ou leurs profs, en voici quelques unes...

« T’as eu des notes ?

« Tu ne sors jamais de ta chambre ? »

« T’y vas avec qui ? Je ne les connais pas ! »

« Tu sais, moi à ton âge… »

« Range ta chambre ! »

« Je te l’avais dit ! »

Si tu m’avais écouté ………..

Moi à ta place………

Moi ça m’est égal si vous ne travaillez pas, j’ai mon bac, j’ai finis mes études.

Parle-moi sur un autre ton

Réponds moi quand je te parle

J’ai eu ton âge, tu sais